mercredi 7 novembre 2018

MotoGP : Quel problème technique chez Yamaha ?

Voilà maintenant quasi-2 saisons complètes que les pilotes Yamaha (Rossi et Vinales) se plaignent de leur M1. On aimerait comprendre.
Revenons en arrière, intersaison 2016-2017. Vinales fraichement arrivé domine les tests au
guidon de sa Yamaha.
Sa motivation semble à la mesure de son égo.
Le milieu de la MotoGP, médias compris, lui accordent déjà le titre mondial 2017 ! Ce n’est bien sûr pas aussi simple. 

1er GP, on se souvient tous voir Zarco (qui ne se pose pas de question) en tête au Qatar… avant de chuter. Vinales remporte les 2 premières courses, Rossi fait 3 et 2.
Au 3ème GP, Vinales part à la faute, mais Rossi est 2ème.
Dominateurs, les 2 officiels Yamaha marquent le pas à Jerez, mais nous livrent un festival au Mans, Rossi chute 3 virages avant la ligne, Vinales remporte son 3ème GP en 5 courses.
Là, Zarco avec une moto de l’année précédente (2016), finit 2ème devant son public en ayant mené plusieurs courses. Nul doute que les perfs’ du Français agacent les top-pilotes Yamaha.

Au fil des GP, Dovi, Marquez, etc, reviennent sur le devant, et Lorenzo comprend de mieux en mieux sa Ducati. Vinales boucle la saison 3ème, non sans avoir pleurniché sur les performances de sa moto, Rossi est 5ème.
On a même entendu que la Yamaha de Zarco totalement aboutie était finalement très performante, en comparaison à la 2017. (Malgré 1500 tours de moins)

Au lendemain de Valence, Zarco essaie la Yamaha 2017, si critiquée depuis quelques mois, et la juge plutôt mieux que la sienne et moins fatigante. (Ça casse !)

En 2018, H.Poncharal obtient pour Zarco une M1 qui n’a plus que 1000 tours de moins que les « officielles ».
Dovi remporte le 1er GP, et Zarco passe à un rien de la victoire en Argentine, aux USA, Vinales est 2, Rossi 4, pour des mauvaises motos, ce n’est pas si mal.
A Jerez, Zarco finit 2ème, et 1er Yamaha, de quoi encore agacer le box officiel. 

Le GP suivant est en France, Zarco y arrache la pôle au prix de beaucoup de risques, et surement une colossale erreur stratégique. Surmédiatisé, envahit d’une énorme pression, donné en devoir de gagner, Johann faisait presque mal sur la ligne de départ.
Que l’on veuille ou pas le reconnaitre, équipe, entourage etc, Zarco tendu par l’enjeu est méconnaissable, il chute, se relève indemne, mais meurtri dans l’âme. Cette pôle au GP de France sera une vraie « tombe ». Qui va coïncider avec un froid glacial entre le pilote et son mentor. 

Et on ne revoit plus l’attaque du Français aux GP suivants, il ne joue plus avec sa moto.
Alors que la machine Marquez est en marche, Rossi et Vinales se plaignent de leur monture, bien qu’ils soient sur le podium en Allemagne, 2 et 3, comme leurs positions au championnat.
Les plaintes restent les mêmes, le moteur 2018, l’électronique, Rossi dira que sa position au classement est un miracle, que le moteur 2019 va beaucoup mieux, mais c’est interdit de l’utiliser en 2018.

Coté Tech 3, le milieu de saison est bien terne, moral dans les chaussettes, Zarco ne joue plus devant, même Syahrin ne met plus un pied devant l’autre.
Chez Yam, on dit que rien ne va, en haut lieu, on ira jusqu’à présenter des excuses !

Si vous écoutiez Eurosport au GP d’Australie, Hervé Poncharal s’est exprimé sur le sujet.
A mots à peine cachés, il a bien éclairé le pseudo-manque de performance des Yamaha. 
Et d’ajouter qu’il est peut-être difficile de dire à 2 pilotes tels que Rossi et Vinales, « le problème ne vient que de vous » ! Qui oserait leur dire si le boss ne le fait pas ? 

Et en Australie, Vinales gagne le GP au guidon d’une moto qu’il a jugé « parfaite ». Alors qu’elle n’est clairement pas différente ? On ne nous fera pas croire que l’arrivée d’un nouvel ingénieur électronique métamorphose une moto en 2 courses !
Zarco a retrouvé doucement des couleurs avec une Yam totalement figée, 5ème en Thaïlande, 3ème en Malaisie, une semaine après avoir chuté en bagarre pour le podium à Phillip Island. 

Dimanche dernier, Rossi menait la course avant de chuter sous la pression de Marquez lui aussi à la limite.
Vinales mal qualifié, est parti moyennement pour revenir 4ème.  Il perd du temps les premiers tours.
Que pourrait dire Ducati avec du bon et du mauvais, ou Honda si Marquez n’était pas là, avec Pedrosa en perte de performance cette année ! 

Au championnat, Yamaha place à la veille de la finale, 3 motos dans les 6, pour une Honda, une Suzuki et une Ducati.
Puisque l’on parle Ducati, le cas Bautista, début de saison anonyme, puis au début de l’été, assis sur un siège éjectable, on le revoit métamorphosé ! 5ème au Japon avec sa moto habituelle, obsolète d’après les spécialistes, et 4ème avec celle de Lorenzo en Australie. (Pas toujours un cadeau)

Messieurs les pilotes des Yam officielles, personne ne peut mettre en doute vos exceptionnelles capacités de pilotage, mais cessez de pleurer, de chercher des excuses, à un tel niveau de compétition, prétendre n’avoir de place légitime que le podium est presqu' un manque de respect pour ses adversaires, pilotes et équipes. 

Espérons une belle course à Valence, même si l’on sait  quelle n’aura plus d’incidence.