samedi 10 avril 2021

MotoGP : 2 français au sommet, et après ?

Depuis dimanche, on a assisté à un déferlement d'auto-félicitation du succès de nos 2 pilotes tricolores, Quartararo et Zarco, presse comme RS des passionnés de moto.

De fait, il y a de quoi, ce n'est pas si souvent ! On ne gâche pas notre plaisir de voir Fabio et Johann sur le podium d'un GP en MotoGP.  Qui plus est, 1 et 2 ! On ne se lasse pas des images de l'arrivée et du podium !

Faut-il pour autant se gausser en se tapant sur le ventre  ? Qui pour les remplacer demain, pour leur succéder ? (Même si Fabio est très jeune)

Les champions éclosent, grandissent doucement, pas à pas, et n'arrivent pas au sommet en un claquement de doigts.

Revenons en 2019, les 3 dernières saisons ont vu disparaitre tour à tour des GP, Louis Rossi, le dernier vainqueur d'un GP de France en 2012, Alexis Masbou, Loris Baz et Jules Danilo. 

Reste alors Quartararo et Zarco en MotoGP.

Si on se retourne pour voir depuis 3-4 ans l'arrivée de futurs champions, pas l'ombre d'un pilote dans les 2 autres catégories, Moto 3 et Moto 2, c'est le vide sidéral.

Et dans les championnats pré-GP, CEV, CIV, KTM Red-Bull, on n'est pas envahi de champions en herbe. Nous voilà devant une constatation.

On n'oublie pas cette saison 2021, le jeune Fellon qui arrive en Moto 3, laissons lui le temps de prendre ses marques, le rythme des courses, mais quoiqu'il devienne, il est seul.

La FFM a depuis plus de 30 ans assez bien réussi à amener des champions en motocross, le "minivert" des années 80 avait porté ses fruits. Mais la piste reste un échec récurrent. 

Il a bien été créé la catégorie "pré-moto 3" en championnat de France SBK voici quelques années, une bonne idée, une moto de course assez "performante" à "faible coût", mais, peu de pilotes et aucun dans des championnats sur le chemin des GP. 

Et l'arrivée de la catégorie 300cc dans le championnat de France, encore moins couteuse, ne va pas forcément améliorer les choses.  Ce sont des motos de série, idéale pour mettre le pied à l'étrier, mais les Moto 3 ont un châssis de course, "de vraies motos". 

On sait que le 1er frein est financier, il peut être aussi idéologique dans un pays, selon la place et la promotion que l'on donne au sport moto. 

Le constat que nous faisons n'est pas glorieux pour demain, mais il est réel.

Si Quartararo a de belles années devant lui, Zarco en a moins en théorie...Peut-on espérer un système de promotion, de découverte de talents, pour le moment, on ne voit pas vraiment venir.