Les vitesses des autres éditions depuis ces dernières années
étaient tout aussi monstrueuses et déraisonnables.
Pour mémoire, à l’époque pas si lointaine des
500cc 2
temps, les Doohan et Criville s’étaient heurtés longtemps aux fatidiques 300 km/h
qui était restés plusieurs années difficiles à dépasser, avant l’arrivée des
1000cc 4 tps de la catégorie Moto GP.
350 km/h sur une moto, on frôle les 100 mètres à la seconde,
avec en gros, 2 boites d’allumettes comme contact au sol et juste l’équipement
du pilote comme protection.
Les amateurs de courses de voitures se souviennent qu’aux 24
h du Mans, dans les années 80, la ligne droite des Hunaudières avait vu les
voitures atteindre 350, 380, puis 400 km/h, sans que la FIA n’intervienne, pour finir par plusieurs catastrophes. Voitures désintégrés et
même un commissaire tué par l’onde de choc de l’impact.
Il faudra plusieurs accidents dramatiques pour que la funeste
ligne droite soit entrecoupée de chicanes afin de ralentir la vitesse maxi.
Qu’attend-t-on pour les Moto GP ? Les instances très
strictes en matière de sécurité et s’est tant mieux, ont-elles pensé une seule
seconde à une chute ou accrochage à ces vitesses, qui n’apportent absolument
rien de plus, ni en pilotage, ni en spectacle.
A-t-on pensé à un éclatement ou « déchapage » d’un
pneu
La course des Moto 3 au Mugello nous a valu un spectacle
extraordinaire, pas besoin d’être à 300 à l’heure pour être passionnant.
Que faire ? La 1ère piste, c’est la piste
elle-même, diminuer la longueur des lignes droites, diminuer la vitesse au
commencement des lignes droites.
Mais c’est surtout le règlement technique des motos qui doit
calmer le jeu. Certains crieront au scandale, à l’arrêt de l’avancée technologique.
On a limité et baissé l’an dernier la vitesse de rotation
des moteurs en Moto 3, à 13 000 tours. A l’opposé, on laisse les Moto GP avec des
distributions pneumatiques (rappel des soupapes) ce qui augmente le régime
moteur d’au moins 1500 tours. (Les Moto GP prennent environ 17500 tours)
On peut obliger un rappel de soupapes mécanique, limiter le
régime moteur, on peut interdire les boites seamless, obliger les disques de
frein en acier, diminuer la quantité de carburant, on l’a fait et fait marche arrière.
La cylindrée, le nombre de moteurs alloués à l’année, il y a
plein de solutions, certaines plus radicales que d’autres pour limiter la
puissance.
Les puristes diront, supprimer toute assistance électronique,
la poignée de gaz commandant directement l’accélération, obligeant le pilote à
beaucoup de finesse. Les pseudos connaisseurs diront, impossible sur une Moto
GP : Quelle moto est la plus difficile à maitriser, une 500cc 2 tps explosif
de 200 ch sans aucune assistance ou un 4 tps de 260 ch ?
Notons que les Moto 2, avec leur moteur de CBR d’un bon 125
ch, mais très optimisé, avoisinent 290 km/h
au Mugello.
Tout pendant que l’on entendra des ex-pilotes de GP
claironner que la vitesse max n’est pas un problème, on peut craindre que rien
ne soit fait, on interviendra trop tard.