jeudi 12 mai 2016

Moto GP : Les ailerons en question !

Si vous étiez au Mans ce week-end, vous avez vu de vos yeux les ailerons des motos de la catégorie Moto GP.
Déjà, ce n’est pas une nouveauté 2015-2016, on en avait déjà vu voici quelques années apparaitre et disparaitre aussi vite.
Ces appendices font couler beaucoup d’encre en ce moment, en premier lieu comme le disait
sur l’antenne Eurosport Randy De Puniet, c’est moche ! 
Pour les plus imposants, on pense requin marteau ou raie manta selon l’imagination. Il faut avouer que l’esthétique s’en trouve bien dégradé. 
Au-delà de cet aspect, une certitude, les ailerons n’empêchent pas d’aller vite, ni de gagner des courses et ni de chuter !!!
Sérieusement, on leur attribue une augmentation des appuis aérodynamiques lors de la phase d’accélération, il y a bien longtemps que les wheeling sont parfaitement maitrisés par l’électronique, au grand regret des puristes.
On leur  attribue aussi de favoriser la stabilité.


Ceux sur les Ducati sont les plus proéminents, les plus évolués, et de l’avis de tous les pilotes, provoquent derrière les machines rouges des turbulences importantes qui annulent quasiment l’effet d’aspiration.
Ceux des Yamaha officielles sont très en avant et curieusement pas effilés sur leur angle d’attaque !

Chez Tech 3, on roule avec la version plus réduite.
Les pilotes Suzuki disposaient de 3 ailerons, moulés avec le carénage, de type « Ducati » en plus petit.


Chez Honda, on est resté minimaliste, Marc Marquez roulait avec 3 petits ailerons, ajoutés au carénage à l’aide de rivets, alors que Pedrosa en avait un seul de chaque côté. Bien sur, ceci vaut pour le week-end dernier.

 



L’aérodynamisme à ce niveau ne s’improvise pas, et impose des essais en soufflerie. Hors, qui dit soufflerie dit énormes budgets, réservés aux plus fortunés, à l’inverse total des dires des autorités en matière de réduction des coûts. On prive les pilotes des pneus intermédiaires, (tout juste réintroduit en 2016) et on fabrique des boites seamless à ½ million d’euros !



Reste LE plus important, la sécurité. Et là, la mauvaise foi est de mise selon là où se place chacune des parties, toutes les instances ont travaillé depuis plus de trente ans pour améliorer la sécurité des pilotes, et c’est tant mieux.
Quelles  seront les conséquences d’un impact sur un pilote au sol, les ailerons ne seront-ils pas de véritables lames tranchantes, ceux-ci  supportent des appuis énormes et sont donc fixés d’une façon bien plus solide qu’une simple caméra.
Les autorités ont déjà clairement interdit ces artifices en Moto 2 et Moto 3, pour stopper l'hémorragie, Dorna et Irta planchent sur le sujet, pour 2017, il se pourrait qu’ils soient interdits, mais il faut clarifier le règlement.



Pour info, Lorenzo a bouclé la course dimanche en 43'51.290, contre 43'44.143 en 2015. Soit, 7 secondes de plus, alors que cette année, la température était quasi-idéale en matière de grip par rapport à 2015. Les vitesses de pointe ont globalement baissé de 2-3 km/h durant la course, encore faut-il être certain que la cellule était exactement au même endroit. (source motogpcom)
A prendre en compte, les pneus Michelin, visiblement excellents, les jantes en 17 au lieu de 16.5, l’électronique moins évolué.
Lorenzo a établi un nouveau record de la piste au Mans en qualif', 1'31.975, 2 ans plus tôt, Marquez avait signé la pôle en 1'32.042.